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L'équipe a-t-elle le droit d'attacher mon proche ?

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Face au risque de chute, face à la peur de glisser, de se faire mal, le réflexe peut être de limiter la liberté d'aller et venir de la personne fragilisée jusqu'à poser une contention physique, architecturale (portes à codes), médicamenteuse (médicaments qui endorment)... Est-ce légal ? Efficace ? Ethique ?

Contraindre quelqu'un, physiquement ou non, est loin d'être un geste anodin.

Et il n'existe aucune preuve scientifique de l’efficacité de ces contentions, au contraire.

Les études montrent une augmentation du risque de perte d’autonomie, de la durée d’hospitalisation, du taux de mortalité (x 8), aggravation de la confusion ou de l’agitation, augmentation du risque de chute (x 3), du syndrome d’immobilisation (contractures, troubles trophiques, escarres, douleurs physiques, fausses routes, infections, incontinence sphinctérienne, déconditionnement musculaire et sarcopénie, perte d’appétit…), risque d'étranglement, de suffocation, de blessures sérieuses (fractures, lacérations cutanées), douleur morale, agressivité, révolte…

La contention porte atteinte à la dignité de la personne, à sa santé et personne ne la souhaite... pour soi.

Ainsi face au risque, sachant que le risque zéro n’existe pas, seule compte l'évaluation de ce niveau de risque acceptable.

La contention doit être vue comme un échec à toutes les autres prises en soin relationnelles.

Avec les différents professionnels (médecin, psychologue, ergothérapeute, animateur...), il va falloir rechercher toutes les alternatives possibles avant sa prescription.

Car toute contention relève en France de la prescription médicale qui en définit la durée, pour maximum 24 heures (en Allemagne, seul un juge peut permettre de la poser).

Si elle est posée, la contention doit être assortie d'un "plan de compensation". Il vient compenser l'immobilisation et récupérer la station debout, la marche et aussi la confiance de la personne contrainte, attachée, dans ces professionnels et ces aidants.

Mais dans l'idéal, mieux vaut trouver des alternatives à toute forme de contention.

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